L'histoire de Lola par Thomas
C'est le dernier souvenir qu'il me reste de toi Lola. Depuis je ressasse tout ce que je peux de toi, j'essaie de combler ce vide... il y aura toujours un vide... Il y aura toujours ce vide imperméable, ce vide inexplicable. Y'aura toujours ces moments qui me rappellent combien tu me manques, et combien c'est difficile sans toi, je ne vis plus, je survis.
J'ai essayé pourtant, je me suis refusé d'accepter que le vide définisse ma vie, que ce vide définisse toute ma vie. Comment peut-on construire une vie en se basant sur le vide? Si tu as une réponse fais-moi un signe, aide- moi, car je ne sais pas moi...
Je pleure tous les jours tel un robinet à qui l'on a décapité ses poignées... J'ai les yeux rouges, avant ça piquait, maintenant je commence à m'y habituer tout doucement... Mes pensées sont souvent vides de sens... Je ne sais plus comment on fait pour sourire, comment on fait pour être heureux, avant je définissais le mot bonheur par "Lola"... mais ce mot est vide de sens depuis que tu n'es plus là. Mais, la mort, ta mort, remplit mes pensées, et je finis toujours par craquer... C'est plus fort que moi, je n'y arrive pas...
Et je sais je me répète je sais... Mais tu me manques Lola. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi tu es partie de ce monde. Je sais qu'il craint, mais je pensais connaître toutes tes détresses... je pensais que je pouvais te protéger, je pensais que tu avais assez confiance en moi pour tout me dire... Je pensais... mais je me suis trompé...
Le vent m'emportera tout comme il t'a emporté
c'est un beau jour pour pardonner
On ne saura sûrement jamais pourquoi tu as fait ça, pourquoi tu es arrivé à ça... J'ai cherché à le savoir, mais j'ai compris très vite que cela ne servirait à rien, ça ne va pas m'apaiser, ça ne va pas m'aider à t'oublier, ça peut être même fait encore plus de dégât qu'autre chose.
Je parle de moi, mais tu manques beaucoup à ton petit frère, il vient me voir souvent. Il a une copine maintenant, elle s'appelle Margueritte, tu l'aurais détesté façon... Bah oui... tu aurais été jalouse de la voir te piquer ton petit Paul... il a l'air heureux, il sourit, il me remonte le moral... mais je sais que c'est par fierté, et puis surtout pour ta mère... elle ne veut plus entendre parler de moi, ton frère m'a dit qu'elle dormait beaucoup...
Je pourrais te parler longtemps sans que tu me répondes parce qu'il y a tant chose que je dois te dire, parce que c'est ce qui m'aide à tenir, te parler des heures en t'imaginant là assise sur le lit avec ton sourire bleuet... Parfois mon imagination me joue des tours... Certains pensent que je suis fou, ils ont peut-être raison, mais malgré toutes mes peines, mes souffrances, c'est là seule chose qui me retient sur cette terre, alors qu'on me laisse ça, qu'on me laisse t'imaginer, qu'on me laisse te dire que tu me manques tellement... Qu'on me laisse te dire que je t'aime...
